Lionel Jospin

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Lionel Jospin

Naissance :

12 juillet 1937
Meudon, Hauts-de-Seine, France

Nationalité :

Française

Profession :

Homme politique français
Premier ministre de 1997 à 2002

Distinctions :

Grand croix de l'Ordre national du Mérite

Famille :

Sylviane Agacinski, son épouse

Lionel Jospin, né le 12 juillet 1937 à Meudon (Hauts-de-Seine), est un homme politique français, Premier ministre de 1997 à 2002.

Fils de Robert Jules André, né le 8 juin 1899 à Saint Quentin et de Mireille Aliette DANDIEU.

De l'union avec Elisabeth DANNERMULLER, il a deux enfants: Hugo et Eva.

De l'union avec Sylvianne AGACINSKI, il a un enfant.


Origine et enfance [modifier]

Né dans une famille protestante et militante de gauche, Lionel Jospin est issu du second mariage de son père Robert Jules André Jospin, né le 8 juin 1899 à Saint Quentin, un enseignant pacifiste membre du parti socialiste SFIO, avec une sage-femme, Mireille Aliette Dandieu. De son premier mariage, Robert Jospin a eu deux enfants : un fils, Maurice, dit Mowgli, futur journaliste et jazzman, ami de Claude Luter, et une fille, Hélène. De l'union de Robert et Mireille Jospin naîtront quatre enfants : Agnès, Lionel, Olivier et Noëlle, qui épousera le philosophe François Châtelet et deviendra romancière. De Meudon, où elle occupe un appartement, puis une villa avec jardin, la famille vient en 1948 s'installer à Paris, dans le quartier de la Bastille, boulevard Richard-Lenoir. Deux ans plus tard, Robert Jospin prend la direction d'un centre d'enfants difficiles, à la Ferté-sous-Jouarre, en Seine-et-Marne.

Adolescent, Lionel Jospin a intégré sous le nom de « Langue agile » les éclaireurs unionistes (protestants) de France dans la troupe de Paris-Luxembourg, et à 15 ans, lors d'un camp dans le Jura, a eu pour chef de patrouille Michel Rocard, alias « Hamster érudit ». En 1954, il obtient son baccalauréat au lycée Janson de Sailly.

De 1956 à 1959, il est étudiant à l'Institut d'études politiques de Paris et résidant à la cité universitaire Jean Zay à Antony. Il réussit le concours de l'École nationale d'administration en novembre 1961. De 1961 à 1963, il effectue son service militaire comme élève-officier à l'école de cavalerie de Saumur (comme avant lui Jacques Chirac), puis comme officier de chars, chef de peloton d'instruction à Trêves (Allemagne). Il y retrouve le soldat Guy Roux, futur entraîneur de l'AJ Auxerre, et le soldat Jean-Loup Dabadie, futur scénariste et parolier à succès, ainsi que ses copains d'alors : Josselin de Rohan, Jean-Bernard Mérimée et Jean Vidal.

Issu d'une famille de gauche, mais rebuté par le stalinisme et la politique coloniale de la SFIO, il rejoint le mouvement trotskiste au début de 1965. Il militera d'ailleurs à l'UNEF contre la guerre d'Algérie. Sous l'influence d'un ami éducateur, Michel Lautrec (1937-2000), il fait partie du groupe Lambert, Organisation communiste internationaliste (OCI) où il milite sous le pseudonyme de Michel, en hommage à son initiateur.

Lionel Jospin a trois enfants, issus de deux mariages différents. Son premier mariage est avec Elisabeth Dannenmuller, il se marie ensuite en 1994 avec la philosophe Sylviane Agacinski.

Ascension politique [modifier]

Lionel Jospin et Pierre Mauroy, le 17 octobre 2000.

Lionel Jospin et Pierre Mauroy, le 17 octobre 2000.

De 1963 à 1965, il est élève de l'ENA, dans la promotion Stendhal. Se trouvent dans la même promo : Yves Cannac, l'ancien président du Medef Ernest-Antoine Seillière, le ministre socialiste Jean-Pierre Chevènement, le sénateur RPR puis UMP Josselin de Rohan, Alain Gomez, le ministre RPR Jacques Toubon, Jean Vidal, Jean-Bernard Mérimée, Tristan d'Albis, et Christian Aubin. Il effectue son stage à la préfecture de Bourges, et son stage « ouvrier » dans les houillères du Nord.

Il entre au Quai d'Orsay comme secrétaire des Affaires étrangères à sa sortie de l'ENA, en 1965. Il se trouve à la direction de la coopération économique du Quai d'Orsay, où il travaille avec Ernest-Antoine Seillière.

En 1970, il abandonne sa carrière de diplomate pour devenir professeur d'économie à l'IUT de Sceaux (92). Après le congrès d'Épinay, il rejoint le Parti socialiste en 1971, à la demande de l'OCI. Il rencontre régulièrement Pierre Lambert ou d'autres responsables de l'OCI. Lionel Jospin n'en mène pas moins une carrière rapide au PS, devenant un protégé de François Mitterrand. Ce dernier, informé des années plus tard par Loïk Le Floch-Prigent de la double appartenance de Lionel Jospin, aurait répondu « Ne vous en faites pas, je sais ! Je m'en charge. C'est moi qui le retournerai ».

En 1973, il entre au Bureau exécutif et devient Secrétaire national à la formation.

En 1977 Lionel Jospin est élu au XVIIIe arrondissement de Paris, puis député de cette même ville en 1981, jusqu'en 1986, puis député de la Haute-Garonne réélu 1988 et en 1997

En 1979 au congrès de Metz du Parti socialiste il déclare "l'objectif du PS n'est pas de moderniser ou de tempérer le capitalisme mais de le remplacer par le socialisme"

En 1981 François Mitterrand est élu président de la République. Il vient alors d'être élu Premier secrétaire du parti, succédant à François Mitterrand. Lionel Jospin garde ce poste durant toute la durée du premier septennat de François Mitterrand. Il quitte l'OCI durant cette période, rompant ses contacts avec le lambertisme autour de 1981.

En 1988, il devient ministre de l'Éducation nationale. Il lance une réforme de la formation des enseignants et redessine la carte universitaire. Mais la contestation lycéenne l'affaiblit en 1990. Sa rivalité avec Laurent Fabius, exacerbée lors du congrès de Rennes en 1990, déchire le Parti socialiste. Lionel Jospin s'éloigne de François Mitterrand, doit quitter le gouvernement en 1992. Après sa défaite aux législatives en 1993, il quitte ses fonctions au PS et songe à se retirer de la vie politique, notamment en demandant un poste d'ambassadeur, ce à quoi s'opposera Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères de l'époque.

En 1995 suite au désistement de Jacques Delors, il rebondit et est élu face au Premier secrétaire Henri Emmanuelli candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle le 5 février 1995. Donné perdant dès le début de l'élection, il crée la surprise en arrivant en tête au premier tour, devant les rivaux RPR Jacques Chirac et Edouard Balladur et en obtenant un bon score au second. Lionel Jospin redevient alors Premier secrétaire et dirige l'opposition. Il fait alliance avec le Parti communiste, les Verts, le Parti radical de gauche et, le Mouvement des Citoyens pour créer la gauche plurielle qui remporte les élections législatives de 1997 suite à la dissolution décidée par Jacques Chirac le 21 avril 1997.

Premier ministre [modifier]

Lionel Jospin et Laurent Fabius, le 11 avril 2000.

Lionel Jospin et Laurent Fabius, le 11 avril 2000.

En 1997 le 2 juin Jacques Chirac le nomme Premier ministre : c'est le début de la troisième cohabitation. Ayant une image austère, il forme un gouvernement d'union centré sur quelques proches : Dominique Strauss-Kahn, Claude Allègre et Martine Aubry. Cette dernière met en place la principale promesse de campagne : les 35 heures. Assez populaire, il doit cependant se séparer du noyau dur de son gouvernement : contesté par les syndicats enseignants, Claude Allègre abandonne l'Éducation nationale, tandis que Dominique Strauss-Kahn, mis en examen, choisit de démissionner. Lors du vaste remaniement ministériel de 2000, il fait alors entrer les "éléphants" du PS, dont Jack Lang, rue de Grenelle, et son rival, Laurent Fabius, à Bercy.

De 1997 à 2001 contrevenant à la déclaration commune PS-PC du 29 avril 1997 qui promettait «pour France Telecom, Thomson et Air-France, l’arrêt des privatisations» il entreprend une série de privatisations ou d'ouverture aux capitaux privés pour répondre aux attentes et obligations dues à la construction européenne : France Telecom, Thomson Multimédia, le GAN, le CIC, les AGF, Société Marseillaise de Crédit, RMC, Air France, Crédit Lyonnais, Eramet, Aérospatial-Matra, EADS Banque Hervet. Il déçoit également de nombreux sympathisants de la gauche à propos de l'usine Renault de Vilvoorde en Belgique (bien que manisfestant quelques mois plus tôt contre la fermeture il ne put stopper le processus).

En 2001, son passé trotskiste est révélé dans des articles de presse (Le Monde, l'Express, le Nouvel Observateur), puis dans deux biographies. La rumeur courait depuis 1982 (alimentée notamment par trois anciens membres de l'Organisation communiste internationaliste, Yvan Berrebi, Patrick Dierich et Boris Fraenkel) mais avait jusque-là été démentie par l'intéressé, qui affirmait avoir été confondu avec son frère Olivier Jospin, lui-même militant avoué de l'organisation trotskiste. L'obligation de reconnaître enfin les faits le déstabilise.

Sur le plan économique, Lionel Jospin bénéficie d'une période d'embellie liée à une forte croissance mondiale, avec notamment à l'envol des nouvelles technologies, et a mis en œuvre une politique ciblée sur l'emploi (emplois-jeunes, prime pour l'emploi, baisse de la TVA, soutien à la consommation, allègements de charges, réforme sur l'annualisation du temps de travail en contrepartie des 35h) ; entre 1997 et 2001, le chômage passe du taux record de 12,2% à un plancher de 8,6%, mais il repassera la barre des 9% en 2002. L'impact de la réforme des 35h reste toutefois contesté, pour deux raisons, la première concerne l'efficacité même de la réforme et la deuxième est due au fait qu'à ce moment-là, il n'y avait pas le recul qui permettait de juger correctement.

Lionel Jospin et Jerzy Buzek, le 18 septembre 2000.

Lionel Jospin et Jerzy Buzek, le 18 septembre 2000.

La campagne présidentielle de 2002 [modifier]

Fier de son bilan, il se présente en 2002 à l'élection présidentielle. Jacques Chirac le prend de vitesse en annonçant bien avant lui sa candidature à l'élection présidentielle. Il gère mal une campagne marquée par le thème de l'insécurité, sujet décrit comme ayant pris une place disproportionnée par certains, principalement dans le traitement de l'information par les médias. D'autres accusent même ces derniers de favoriser l'extrême-droite en attisant le racisme à travers des images ne montrant souvent que des "étrangers", commettant des délits, brûlant des voitures et affrontant les forces de l'ordre. Ces allégations ont été démenties par les médias eux-mêmes, mais l'extrême-droite grimpe néanmoins dans l'opinion publique. Lionel Jospin ne s'en soucie pas outre mesure. Ainsi, il évalue mal ces risques qui s'ajoutent aux divisions de la gauche: il n'arrive pas à rassembler sous sa candidature les composantes de sa majorité plurielle qui présentent chacune un candidat à l'élection présidentielle. Son positionnement n'est pas clair, affirmant au début de la campagne que son "projet n'est pas socialiste", puis nuançant par la suite ce propos avec des drapeaux rouges lors des meetings. D'autre part, ses attaques personnelles contre le Président ont eu un effet mitigé ("Un Président vieux, usé, fatigué")[1] . Enfin, il lui est reproché de ne pas avoir profité des années de croissance économique solide pour affronter les grands problèmes de société, notamment la réforme des retraites. Le scrutin sera marqué par une très forte abstention. Le 17 avril, 5 jours avant le premier tour, dans une interview[2], il juge inconcevable son absence au deuxième tour. Pourtant, il est éliminé dès le premier tour par les électeurs qui ont placé Jean-Marie Le Pen en seconde position derrière Jacques Chirac qui sera élu très largement (82%) après de larges mobilisations, dans toute la France, contre l'extrême-droite. Dépité par son échec cuisant, il annonce immédiatement son retrait de la vie politique dès la fin de l'élection présidentielle, en déclarant "au-delà de la démagogie de la droite et de la dispersion de la gauche qui ont rendu possible cette situation, j’assume pleinement la responsabilité de cet échec et j’en tire les conséquences en me retirant de la vie politique après la fin de l’élection présidentielle".

Depuis 2002 [modifier]

Depuis lors, il intervient de temps en temps dans des débats nationaux ou propres au Parti socialiste. Pour la première fois depuis trois ans, il accepte l'invitation de France 2 à « Question ouverte » le 28 avril 2005 pour défendre le « Oui » au référendum sur le traité constitutionnel européen puis est revenu le 25 mai s'exprimer sur le même sujet sur TF1. Son intervention n'empêche pas le « non » de l'emporter.

En 2005, sort le livre Le monde comme je le vois qui relance les polémiques au sujet de son éventuel retour en politique : c'est en fait la question de la présidentielle de 2007 qui est implicitement soulevée par cette publication.

Le 26 novembre 2005, Lionel Jospin affirme sur la radio Europe 1 qu'il n'est pas « candidat à la candidature » du Parti socialiste pour l'élection présidentielle en 2007 et qu'il s'est retiré « de la vie politique active » en avril 2002. Il laisse toutefois sous-entendre à diverses occasions qu'il serait prêt à se présenter si les socialistes le lui demandent.

Le 26 août 2006, à l'approche de l'élection présidentielle, Lionel Jospin retourne dans ses rangs. Mais ne se prononce toujours pas pour sa candidature de 2007. Le 4 septembre 2006, Lionel Jospin déclare être "capable d'assumer la charge de chef de l'État" mais le 28 septembre 2006, il annonce finalement qu'il ne sera pas candidat à la candidature pour la présidentielle au sein du parti socialiste[3].

Le 16 Novembre 2006, au cours du vote de désignation du candidat à la presidentielle; il arrive pour voter vers 16 h 50. «Je n'ai pas voté blanc. Qu'il y ait un deuxième tour serait dans la logique de mon vote», lâche l'ancien Premier ministre à sa sortie. Les militants jospinistes chevronnés traduisent qu'il a voté DSK, les fabiusiens assurent qu'il a choisi Fabius.

Parcours [modifier]

Précédé par

Lionel Jospin

Suivi par

Alain Juppé

Premier ministre français

Jean-Pierre Raffarin

1997-2002

Henri Emmanuelli

Premier secrétaire du PS

François Hollande

1995-1997

René Monory

Ministre de l'Éducation Nationale

Jack Lang

1988-1992

Alain Devaquet

Ministre de la Recherche

Hubert Curien

1988-1992

Christian Bergelin

Ministre des Sports

Frédérique Bredin

1988-1991

François Mitterrand

Premier secrétaire du PS

Pierre Mauroy

1981-1988

Citations [modifier]

Voir aussi [modifier]

Constitution du gouvernement de Lionel Jospin et Ministres du gouvernement de Lionel Jospin.

Œuvres [modifier]

Discours, allocutions [modifier]

Bibliographie [modifier]

Liens internes [modifier]

Liens externes [modifier]

  1. ces mots ont en fait été dits en "off" (pas de trace audio) dans un avion qui le ramenait en France, à quelques journalistes qui l'accompagnaient. Il s'en est d'ailleurs, par la suite, excusé publiquement auprès de Jacques Chirac

  2. Interview de Lionel Jospin le 17 avril 2002

  3. http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-28323620@7-37,0.html?xtor=RSS-3208



Cousinage par la famille POULAIN de Bertry

 Dernière modification : 07/02/07, 15:36:22